Triage de paperasse [PV Akira =P]

« Où suis-je ? »
La pièce où je me trouvais était sombre, mais laissait apparaître de grandes fenêtres à carreaux de couleurs. Je me retournais et vit ma mère, mais elle disparut aussi rapidement qu’elle était survenue. L’endroit se transforma pour devenir un champ de blé, qui donnait étrangement l’envie de se coucher dedans. Mon corps tout entier était attiré par le sol, et je finis par me coucher sur le dos, fermant petit à petit les yeux. Une voix, qui me semblait venir d’autre pars, résonna doucement dans ma tête.

« Eh, mademoiselle, faut pas dormir comme ça, tu vas finir par attraper la creve. »

Soudain, la jeune directrice se réveilla. Un jeune homme était penché sur Riku. Celle-ci laissa échapper un hoquet d’étonnement, pas parce qu’un inconnu était entré dans son bureau, mais parce que le jeune homme penché sur elle était d’une beauté assez frappante. Elle cligna plusieurs fois des yeux, afin d’être sûre qu’elle ne rêvait pas, puis elle se releva légèrement, pour finir face au garçon. Elle remit droite une mèche tombée devant ses yeux bruns et sourit.

« Excusez-moi… Je m’étais assoupie… Permettez-moi de vous demander qui vous êtes ? »

Son sourire s’effaça, laissant place à son regard interrogateur. Elle fixa le jeune garçon qui se tenait devant elle, puis le dévisagea de haut en bas, pour vérifier à qui elle avait à faire. Son regard s’arrêta à nouveau sur les beaux yeux du garçon. Ils étaient d’une couleur grisâtre, et le soleil luisaient dans ses pupilles. Elle cligna à nouveaux des yeux et, se sentant rougir, elle détourna son regard, s’attardant sur les papiers posés sur le bureau. Elle s’appuya légèrement sur le rebord de la fenêtre et scruta à nouveau le garçon, attendant sa réponse.

« Nakagawa, un nouveau pensionnaire. »

Réponse claire, et nette qui plus est. Elle étonna d’ailleurs Riku, car le jeune homme n’avait apparemment donné qu’une partie de son nom. Cela ne déstabilisa pas la jeune directrice, au contraire. Elle sourit pour la deuxième fois, mais cette fois-ci, elle offrit au garçon un sourire plus chaleureux, plus amical que le premier. Ses paupières clignèrent à nouveau plusieurs fois, et, ne se lassant pas de fixer le visage angélique du garçon, elle pencha sa tête sur le côté, toujours souriante.

« Enchantée, moi c’est Riku Harada. Ca peut te sembler… étrange, mais je suis la directrice de ce pensionnat . »

Etrange. Oui, ça l’était plutôt. Jamais Riku n’avait vu une adolescente, autre qu’elle-même, diriger un pensionnat, qu’il soit grand ou minuscule. Mais il en était ainsi, et, fidèle à sa famille, elle n’aurait pas eu le courage de vendre le bâtiment. Elle baissa les yeux, et mordit sa lèvre inférieure, puis releva doucement ses yeux pour regarder la réaction de l’adolescent. Celui-ci n’exprimait aucune émotion, son visage comme entièrement figé.

Riku scruta le garçon, s’attendant à une réaction du genre : ‘’C’est n’importe quoi !’’ ou d’autres réactions du genre… Souvent, de nombreux adultes la qui la croisaient dans la rue se parlaient à voix basse en regardant la jeune fille, et les ‘’Regardez, c’est elle ! Est-ce que c’est autorisé par la loi qu’elle soit directrice ?’’, elle en était maintenant habituée. Elle laissa échapper un long soupir, avant de se rendre compte qu’elle tremblait légèrement, et essaya de se ressaisir. Elle fronça légèrement ses sourcils et fixa le jeune homme.

« Je vois. »

Les sourcils de Riku revinrent à leur place, et elle ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, mais aucuns sons n’en sortait. « Je vois » ? Comment ça « Je vois » ? Jamais personne ne lui avait répondu aussi calmement, bien que sa réponse était assez froide. Riku resta silencieuse, baissa les yeux, regardant longuement ses chaussures.

« T’as quel âge ? »

A ces mots, Riku releva la tête brusquement. Elle plongea son regard dans celui du jeune homme et, comme précédemment, elle pencha légèrement sa tête sur le côté, mais elle se remit droite quelques secondes plus tard. Voyant que sa réponse tardait, elle respira un grand coup (chose assez inutile, vu qu’il ne lui avait demandé que son âge… ^^’) et sourit de façon angélique.

« 15 ans. »

Était-ce tout ? Se ressaisissant, elle se rendit compte qu’elle voulait elle aussi en savoir plus sur le garçon, et décida tout simplement de copier la question qu’il lui avait posée, mais de façon plus courte, évidemment.

« Et toi ? »

En fait, oui, il avait vraiment le caractère d’un garçon pas très bavard. Et en effet, il l’était. A vrai dire, cela ne dérangeait pas trop Riku. Elle préférait parler à une personne pas très bavarde, qu’une personne qui ne s’arrête jamais de raconter sa vie. Enfin bon, Riku ne pouvait pas le nier. Elle avait vraiment envie d’en savoir plus sur cet étrange garçon.

« Pareil »

Vraiment ? Ils avaient donc le même âge, bien que Riku lui aurait donné quelques années de plus… Elle haussa un sourcil, et se souvint aussitôt que le jeune homme ne lui avait donné qu’une partie de son nom. Serait-ce trop indiscret de lui demander ce qu’était son prénom ? Après tout, peut-être qu’il y avait une raison pour laquelle il ne voulait pas donner son nom en entier. Mais quand même, Riku était la directrice, donc elle avait le droit de savoir le nom des pensionnaires, non ? Elle décida de se lancer, craignant tout de même une réaction du garçon.

« Ton nom... Tu as quand même un prénom, n’est-ce pas ? »

C’était bête, mais trop tard. Bien sûr, il avait sûrement un prénom, ça semblait logique. Tant pis, la question était posée maintenant. Elle guetta la réaction de Nakagawa.

« Akira . Akira Nagakawa , donc . »

Bien, Riku était contente, elle avait à présent son nom en entier… D’après elle, le jeune homme, Akira, faisait d’incroyables efforts pour essayer de ne pas envoyer la jeune directrice balader. Au moins, il faisait des efforts. Mais Riku avait toujours l’envie de connaître plus Akira. Il n’avait pas l’air très enchanté, très motivé à l’idée de vivre dans ce pensionnat, et la jeune fille voulait qu’il garde quand même un bon souvenir de ce pensionnat. Enfin bon, qu’il pense ce qu’il veut, après tout.

Akira. Il s’appelait donc Akira.
Riku fixa le jeune homme. Mais, bien vite gênée en remarquant qu’elle regardait souvent le garçon, elle détourna vivement les yeux pour pencher son corps vers la porte de son bureau. Pointant un doigt vers le couloir, elle regarda Akira du coin de l’œil.

« Viens, je t’emmène à ta chambre… Si tu veux bien… »

Elle se mit sur la pointe des pieds, sentant que sa position penchée la faisait basculer vers le couloir, mais elle perdit vite l’équilibre. Elle se rattrapa à la porte qui se ferma dans un gros claquement. Sa position actuelle était donc à demi sur les genoux. Elle jeta rapidement un regard vers Akira, et elle rougit… mais de honte hein…

« Je.. J’suis trop bête… Hum… »